L´HISTOIRE DU CHALAND ARLES-RHÔNE 3
En 2004, l'équipe du musée était loin de penser que l'élément de bois qui affleurait des sédiments dans les fonds du Rhône, dissimulait un bateau long de 31 mètres, quasiment entièrement conservé, et qu'il trouverait sa place au sein du musée départemental Arles Antique en 2013.
LE CHALAND ARLES-RHÔNE 3
Découvrez le programme muséographique et la scénographie élaborés autour de l'épave.
VIDÉOS DU CHALAND ARLES RHÔNE 3
Sur la chaîne youtube du musée, retrouvez toutes les vidéos du chaland Arles-Rhône 3. Du levage, à la restauration et à l'exposition dans les collections permanentes du musée. Une playlist de 11 vidéos étonnantes !
Pour aller plus loin
Durant près de dix ans, l'épave Arles-Rhône 3 a fait l'objet d'études et d'analyses par des archéologues navals*, céramologues, dendrologues, géomorphologues, numismate, spécialiste de l'étude des textiles, chimiste, palynologues, experts en métallographie, mycologue, épigraphiste, anthracologue, géologues et géomorphologues qui permettent aujourd'hui de restituer l'histoire de ce chaland exceptionnellement bien conservé, de sa construction à son naufrage.( *En cliquant sur les métiers téléchargez les portraits (PDF) tirés du journal de bord )
Pour aller plus loin
Peu de temps après la perte du chaland Arles-Rhône 3 dans les eaux du Rhône, l'activité portuaire de l'antique Arelate a repris son cours normal. De nombreux bateaux lui ont alors succédé pour décharger, sur le même quai où s'est situé le naufrage, aussi bien des amphores, des caisses de marchandises, que différents produits arrivés en vrac ou encore conditionnés dans des sacs.
Publication
Opération Arles-Rhône 3, du fleuve au musée![]()
Journal de bord d'une opération archéologique hors du commun (1er septembre 2004 – 4 octobre 2013), sous la direction de Sabrina Marlier, aux éditions Snoeck.
DVD inclus : Du fleuve au musée, l'étonnant destin d'une épave gallo-romaine.
Un film de Stéphane Bégoin pour Des Racines et des Ailes, 54 mn. Prix : 30 €
Une opération exceptionnelle réalisée en trois ans ... un pari réussi !
En 2004, l'équipe du musée était loin de penser que l'élément de bois qui affleurait des sédiments dans les fonds du Rhône, dissimulait un bateau long de 31 mètres, presque entièrement conservé, et qu'il trouverait sa place au sein du musée départemental Arles Antique en 2013.2012 : La restauration du chaland
Réalisé à l'atelier ARC-Nucléart de Grenoble, le traitement des bois gorgés d'eau a d'abord consisté en l'immersion des bois dans un mélange d'eau et d'une résine synthétique soluble : le polyéthylène glycol (PEG) afin de le consolider.
Le reliquat d'eau encore présent a ensuite été éliminé par lyophilisation. Cela s'obtient en abaissant la température à -30°C dans une enceinte, le lyophilisateur, où est placé le bois. Son eau se transforme en glace. Une mise sous vide provoque ensuite le phénomène physique de « sublimation » de la glace, qui se caractérise par son évaporation. En moins de deux mois, toute la glace disparait et le bois devient sec.
La proue et le mât du bateau, présentant de nombreux renforts en fer, ont bénéficié d'un traitement complémentaire qui a consisté à imprégner le bois au moyen d'une résine liquide polyester durcie ensuite par irradiation au rayonnement gamma.
Les analyses chimiques ayant par ailleurs révélé le développement de sulfure de fer (la pyrite) dans le bois à proximité des clous, il a été décidé, afin d'éviter la dégradation du bois, d'extraire la quasi-totalité des 1 700 clous de fer qui assemblent le chaland et de procéder à un curettage préventif du bois.
2012 : L'extension du musée
Les travaux d'extension du musée étaient destinés à recevoir le chaland Arles-Rhône 3, et plus de 450 objets en lien avec la navigation, le commerce et le port romain d'Arles.
Cependant, procéder à l'extension d'un musée pour recevoir un chaland antique de 31 m, et les découvertes d'une cité classée au patrimoine mondial de l'Unesco, n'était pas sans difficulté.
La collaboration entre l'équipe de maîtrise d'œuvre du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône, en charge du programme architectural et muséographique de l'extension, et les équipes du musée a permis de répondre aux contraintes techniques, muséographiques et de conservation, sans oublier le contexte historique du site.
Il a été choisi de conserver le registre formel et les matériaux du bâtiment existant, tout en utilisant les structures laissées en attente, pour développer l'extension dans la continuité du parcours muséal. Garder le contact visuel avec le fleuve et les vestiges, ouvrir les collections sur la cité, offrir par transparence ce patrimoine aux promeneurs, ont été les éléments essentiels du projet qui présente le chaland gallo-romain de nouveau amarré au quai de chargement qu'il avait perdu.
Il a été choisi de l'exposer comme s'il était à flot, dans une fosse de 35 m de long destinée à suggérer l'onde du fleuve et à dissimuler la structure sur laquelle il repose.
2013 : Le remontage du chaland
Afin de présenter le chaland, un socle de 31 m de long et de huit tonnes d'acier a été réalisé. Il consiste en une puissante poutre centrale en acier, relevée à ses deux extrémités, supportant des plateaux métalliques destinés à recevoir les éléments du fond plat de l'embarcation. Des bracelets métalliques reçoivent, sur les côtés, les lourds flancs du chaland.
Le chaland a d'abord été remonté par moitié en 2013 dans un atelier de Grenoble avant de revenir, en pièces détachées, au musée afin d'y être installé dans la fosse.
La partie disparue du flanc bâbord arrière du chaland a été restituée par un fac-similé afin de donner une meilleure lecture de la poupe du bateau.
Le caisson et les cloisons destinés à recevoir le chargement de pierres ont été en partie remontés et des fac-similés d'une partie des pierres de chargement ont été disposés à l'intérieur.
La vaisselle de bord a été remise en place autour du fond de dolium (grande céramique) disposé sur un discret support fixé à la structure de base.
Le mât de halage découvert en plusieurs fragments a été consolidé, redressé et maintenu en position verticale à l'aide d'un axe en inox stabilisé par trois câbles fins tendus en partie haute.
Enfin, la pelle de gouverne, malgré sa longueur de plus de 7 mètres et ses deux fragments, a été mise en balance sur son point d'équilibre à l'arrière du chaland.
Conception et réalisation du socle d'acier : bureau d'étude I-Concept, société CIC-Orio.
C'est autour du chaland, pièce maîtresse de cette nouvelle aile du musée, qu'a été dessiné un parcours qui se veut souple : la boucle peut être abordée dans les deux sens, la circulation reste fluide, laissant au visiteur le temps et la liberté de la découverte. Tout au long du parcours, plus de 450 objets illustrent trois thèmes : la navigation, le commerce fluviomaritime, le port romain et ses activités. Le mobilier et les vitrines qui abritent ces objets ont été conçus et réalisés dans la continuité de la muséographie, afin de rester fidèle à l'esprit des lieux et de proposer aux visiteurs une unité de présentation. Dominant le bateau, la superbe statue de Neptune accueille les visiteurs et veille sur ce trésor.
Une diversité d'objets exposés dans la vitrine de la navigation
L'entretien du chaland Arles-Rhône 3